Interview de Oussama Messaoud, dans le cadre de la levée de fonds de la startup tunisienne DATAVORA

Disruptunisia 16/05/2017

Disruptunisia a profité de la levée de fonds de DATAVORA pour interviewer un de ses fondateurs, Oussama Messaoud, pour avoir son retour d'expérience qui peut être très utile pour les startups tunisiennes qui souhaitent lever des fonds :

1- Comment avez-vous initié votre levée de fonds : avez-vous été approchés ou bien vous avez fait le tour des investisseurs ?

Nous avons collecté des informations sur les mécanismes disponibles et avons compris que nous ne voulions pas passer par les SICAR. Le schéma choisi était : Love money (amis et famille) et fonds d’investissement privés. En cherchant et en posant des questions à toute personne susceptible d’avoir plus d’informations sur le sujet, nous avons été introduit à UGFS (United Gulf Financial Services) North Africa et nous avons décidé d’avancer avec eux.  

2- Combien de temps avez-vous mis avant de trouver le bon investisseur ?

 Entre le moment où nous avons commencé à travailler sérieusement sur l’idée et le moment où on a eu notre première réunion officielle avec nos investisseurs, il s’est passé 7 mois. 

3- Quel est le temps effectif qui est passé entre le moment où vous avez trouvé le bon investisseur et le moment où vous avez signé votre accord ?

Entre la première réunion avec UGFS et le moment où on a été notifié de l’accord, il s’est passé 4 mois. Ceci inclut les accords des deux fonds gérés par UGFS, qui sont : IntilaQ For Growth et Capital Ease Seed Fund II

4- Avez-vous été accompagné lors de cette levée de fonds ? Par qui ?

Nous avons été accompagnés par UGFS, et par IntilaQ. Nous nous sommes aussi fait conseiller par des juristes et des financiers dans notre entourage. 

5- Quelles étaient les principales difficultés rencontrées lors de votre tour de table (financier, juridique, négociation de parts ...) ? 

Nous n’avons pas relevé des difficultés particulières en ce qui concerne l’aspect financier, juridique ou de valorisation. Les discussions se sont toujours passées dans des conditions de bienveillance et de confiance. Nous avons procédé par des propositions / contre-propositions, mais nous trouvions toujours une formule qui convenait à tout le monde, sans blocage. 

6- Pensez-vous que la loi tunisienne est adaptée à ce type d'investissements ? Merci de justifier

La loi Tunisienne n’est pas du tout adaptée à ce type d’investissements. Une startup est vue comme une entreprise classique et n’a aucun cadre légal spécifique qui prend en considération les besoins particuliers tant sur le plan des types de financements (crowdfunding, angel investment, etc.) que sur les législations de change, de création de filiales, de prise de participation dans des entreprises étrangères, etc. 

 

7- Quel sont vos principaux conseils à une startup tunisienne qui veut lever des fonds ?

Le conseil principal : Quand vous allez voir un investisseur, ayez un prototype à montrer et non pas un Business Plan téléchargé d’internet. Montrez ce que vous savez faire, et donnez à l’investisseur la possibilité de se projeter dans la proposition de valeur que vous êtes en train de créer. Ensuite, quand vient le temps de négocier le deal, oubliez l’obsession des parts et des pourcentages dans le capital. Cherchez un deal équitable qui vous permet de lancer votre startup rapidement et dans les meilleures conditions. Concentrez vous ensuite sur la création de valeur. Ne perdez pas du temps et de l’énergie à négocier 10% de plus dans le capital. Le temps perdu peut vous être fatal et vous vous retrouvez en total contrôle d’une entreprise qui ne vaut rien.