Malek Ellouze (Fondation BIAT) : Nous œuvrons à la métamorphose de notre jeunesse pour la projeter dans le futur

Web Manager Center 07/03/2018

Malek Ellouze, vice-président de la Fondation BIAT, est réfléchi, passionné, humble et totalement engagé dans le développement de cet organisme caritatif qu’il considère comme une modeste participation de la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) qui aspire à forger le futur d’une partie de la jeunesse tunisienne. Une jeunesse que l’on veut brillante, positive, ambitieuse et optimiste.

Il considère que la Fondation qu’il gère se doit d’œuvrer à créer les élites de demain, semer les graines de la réussite et les arroser du savoir-faire et de l’expertise. Elle dote le leadership de demain de tous les moyens pour conduire le changement et construire l’avenir.

«Si vous voulez réussir, il faut ouvrir de nouvelles voies et éviter les chemins empruntés par les promesses de réussite», disait Rockefeller.

La Fondation BIAT est depuis sa création dans l’action et non dans les promesses. Et ça marche.

Entretien

WMC : Cela fait un peu plus de 3 ans que vous existez. Un premier bilan ?

Malek Ellouze : Lorsque nous avons décidé la création de la Fondation BIAT en 2014, nous avons tout de suite adopté l’idée d’en faire une Start-up sociale. En 2014, c’était tout juste une idée et un projet porté par deux personnes. Nous avons ensuite identifié les champs d’action dans lesquels nous pouvons être les plus efficients et servir au mieux la cause des jeunes. C’est ainsi que nous avons décidé qu’il fallait investir dans l’éducation.

Entre-temps, de 2 personnes notre équipe a quadruplé. Elle compte aujourd’hui de hautes compétences triées sur le volet venant de la banque et d’ailleurs. Elle est formée de femmes qui s’investissent corps et âme dans leurs différentes missions. Elles travaillent en étroite synergie et ont gagné l’adhésion de près 300 personnes du personnel BIAT qui s’est engagé lui aussi dans le bénévolat.

Nos agents participent à des opérations ponctuelles telles la rentrée scolaire ou à de grands projets ou événements. Ils aident la Fondation par leurs idées et par leur présence à des fins utiles.

Partout dans le monde, les personnels des grandes firmes peuvent consacrer une journée par semaine ou tous les 15 jours au volontariat sans que cela ne soit considéré comme une absence de la part des décideurs. En est-il ainsi chez vous ?

C’est pareil. Les journées de bénévolat sont considérées comme des journées de travail. Mais généralement les volontaires viennent quand ils sont libres. Ceci dit, le volontariat ne doit pas entraver la bonne marche du travail au sein de la banque.

Vous avez fait du chemin depuis votre lancement. De soutiens aux institutions scolaires à l’intérieur du pays, vous en êtes aujourd’hui à l’accompagnement des entrepreneurs, aux compétitions entre porteurs de projets en passant par le développement de la libre initiative et l’esprit entrepreneurial au sein des établissements scolaires ?

Nous investissons dans l’avenir de la Tunisie qui est entre les mains des jeunes. Notre but et ambition est de promouvoir les activités dans l’éducation et la formation humaine, culturelle et économique de nos jeunes depuis les écoles primaires jusqu’aux diplômes universitaires. Nous soutenons et promouvons les initiatives sociales, culturelles et sportives.

Partant d’un seul projet à notre démarrage, nous gérons aujourd’hui 3 projets dans les domaines de l’éducation, la culture et l’entreprenariat. Notre équipe est soudée et engagée.

Le concours Bloom Master pour l’entreprenariat est notre projet phare, et nous voulons qu’il devienne le premier dans notre pays. Nous en sommes cette année à sa deuxième édition. Les candidats postulent jusqu’au mois de mars, la clôture est au mois de mai.

Cette année, trois femmes ont sillonné tout le pays pour dénicher des projets porteurs et originaux. J’en suis très fier et j’applaudis le courage, l’engagement et la persévérance que vouent les femmes tunisiennes à la patrie ainsi que leur endurance. Les femmes de la Fondation qui sont toutes de hauts cadres ont passé un temps fou loin de leurs familles pour accomplir cette mission en vadrouillant de Gabès à Médenine en passant par Gafsa, Sousse, Djerba et Kasserine, etc. Elles ont été époustouflées par l’enthousiasme des jeunes qui sont loin de l’image que l’on donne d’eux dans les médias ou par certains orateurs: «Nos jeunes sont curieux, ouverts et prêts à toutes les propositions, tous les programmes et toutes les suggestions qui leur permettront de se frayer un chemin pour un avenir prometteur».

Vous pensez que sacrer les porteurs de projets par un prix aussi important que celui de la Bloom Master pourrait développer l’esprit entrepreneurial chez les jeunes ?

Pour nous, le but ultime du concours n’est pas celui d’offrir des prix mais plutôt d’en faire le couronnement d’un apprentissage consistant et de nombreuses formations. Ces jeunes sont des entrepreneurs potentiels que nous découvrons et que nous aidons à dépasser les entraves psychologiques qui leur font douter de leurs capacités et compétences. Nous voulons qu’ils deviennent innovants, résolus et audacieux, des jeunes femmes et des jeunes hommes qui osent et qui ont confiance en ...